Na viagem que fiz à Turquia em que tirei as fotos que tenho vindo a apresentar, relembrei a adopção do alfabeto latino pela Turquia, uma das muitas reformas introduzidas por Ataturk.
Para dar uma ideia da dimensão da alteração apresento parte da tabela da Wikipedia sobre "Ottoman Turkish language":
Desse artigo cito: "Ottoman Turkish was primarily written in the Ottoman Turkish script (الفبا elifbâ), a heavily Persian-influenced variant of the Arabic script".
Apresento ainda uma imagem que tirei numa entrada do harém do palácio Topkapi com uma caligrafia de grande beleza mas cujo significado me escapa, bem como à maior parte da população turca.
Dado que conheci um engenheiro tunisino em contactos profissionais, trocando com ele desde então ocasionalmente alguns e-mails, fiz-lhe algumas perguntas sobre o impacto desta reforma adoptada pela Turquia.
Na troca de e-mails que a seguir apresento, no francês que era a língua comum, numa edição que reteve apenas o texto sobre este tema, esse colega tunisino disse-me que os muçulmanos tinham que recitar algumas orações exclusivamente em árabe mas que o mesmo se passava com os cristãos que tinham que dizer algumas orações em latim:
Message 1, Amarante -> Tunisien
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Maintenant pour d'autres sujets aussi intéréssants:...
A propos de la Turquie j'ai une question réligieuse à vous poser. J'ai acquiert la notion, peut-être infondée, qu'un musulman doit apprendre l'arabe pour avoir accès au Coran. Ça ne doit pas poser des questions pratiques en Tunisie, puisque vous utilisez l'arabe mais comment est ce que ça se passe en Turquie oú ils utilisent le turque et, depuis Ataturk, ils ont adopté l'alphabet latin? Est-ce qu'un turque musulman a besoin d'apprendre l'arabe et même un autre alphabet oú est-ce qu'il y a des versions "officielles" du Coran dans d'autres langues que l'arabe?...
Message 2, Tunisien -> Amarante
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6°) - Non un musulman n'est pas obligé apprendre l'arabe. Le coran est traduit en plusieurs langues. Mais pour le lire et le réciter c'est en Arabe (dans sa langue initial ) . Si quelqu'un est trop curieux pour le comprendre dans sa langue '' maternelle'' il doit apprendre l'arabe. Je crois toutes les religions son comme ça . On apprends le Latin pour réciter la religion chrétienne.
D'ailleurs à ce sujet ; il y a une émission sur Antenne 2 ( FR 2 ) le Dimanche matin ( à partir de 9h 30 HF sur toutes les religions ) que je trouves intéressantes .
A bientôt Je vous donnerai d'autres détails à ce sujet .
Message 3, Tunisien -> Amarante
J'ai profité de la prière de Vendredi pour demander à l'Imam (l'équivalent du prêtre chez vous ) . Les réponses sont :
- On n'est pas obligé de connaitre l'arabe pour devenir musulman. Sans parler de la France qui compte 5 000 000 de musulmans où peu connaissent l'arabe ; le premier pays musulmans dans le monde n'est pas un pays arabe qui est l'Indonésie.
- Pour le coran ; il est traduit en plusieurs langues. Vous pouvez le lire dans toutes ces langues . Par contre dans tout ce livre de coran ; on est obligé d'apprendre par coeur la Fatiha ( sans connaitre l'Arabe . Je peux m'efforcer à apprendre par coeur quelque chose en chinois sans comprendre);La fatiha est obligatoire pour la prière. La fatiha est une sourat du coran , courte de 7 versets ( un verset est à peu près une phrase ) qu'on doit lire au début de la prière.
- Je lui ai dit et comment alors le comprendre . Il me dit ; ce qui est vrai est ce que tous les arabes qui récitent le coran le comprennent . Non !
- Mais si quelqu'un veut comprendre le coran dans sa langue d'origine . Là il doit apprendre l'arabe. C'est comme si vous me dites que vous voulez étudier et comprendre la poésie française , vous ne pouvez pas le faire sans apprendre la langue française. Autrement vous pouvez facilement pratiquer la religion musulmane sans apprendre l 'arabe . et comprendre le coran en français ; en anglais ; en indonésien et plus précisément en turque .
- D'ailleurs ceci doit être vrai pour toute les religions .Comment ça se passe dans votre religion . A part le judaïsme qui doit être un peu particulier car il y a très très peu de conversion .
ça c'est le chapitre de la religion.
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Message 4, Amarante -> Tunisien
Merci beaucoup pour vos informations, mes questions ont été répondues. Je vous expliquerai comment ça se passe parmi les chrétiens mais il me faut un peu plus de temps.
Na sequência dessa troca de e-mails fiz umas conjecturas algo frágeis e pouco fundamentadas sobre a tradução dos textos sagrados que me atrevo a colocar aqui, depois desta imagem do túmulo de Mevlana em Konya, também com várias caligrafias ornamentais:
Cher ami
Je remarque maintenant que mon dernier e-mail, où j’ai promis de vous dire ce qui se passe chez les chrétiens a propos des textes sacrés et des prières, est daté du 14 octobre de 2004. Le temps passe vraiment très vite mais ça c’est une bonne chose car, quand il passe lentement, c’est un signe qu’on s’ennuie.
Je pense que les contextes historiques des naissances des religions chrétienne et musulmane ont eu un rôle important dans l’évolution des textes sacrés.
Le christianisme a été né quand l’empire Romain était à son zénith, dans un endroit qui faisait partie de l’empire.
Le islam est né dans la péninsule arabique où, à cette époque, il n’y avait pas un ordre social cohérent.
Tandis que le christianisme s’est établit initialement comme une doctrine qui prétendait faire la subversion de la situation sociale existante dans l’empire romain, l’islamisme s’est mis comme objectif de créer un nouveau ordre social où il en existait peut. L’islam a donc fait sa première expansion en unifiant la péninsule arabique, en conquérant des parties des empires perse et byzantin, où le peuple était assez opprimé, et le nord de l’Afrique qui avait tombé sous le domaine des barbares.
La langue arabe a été utilisé comme facteur unificateur de tous ces nouveaux islamistes et la nécessité de réciter les prières en arabe a été un facteur fortement potentiateur de son expansion. Je pense aussi que ces conditions de naissance de l’islamisme (dans une région où il n’y avait pas un empire) ont contribué à la difficulté dans l’islam à faire la séparation entre le pouvoir politique et le pouvoir religieux.
Similairement aux Buddha, Jésus Christ n’a pas écrit des textes, les évangiles qui racontent la vie et les enseignements du Christ étant écrits par d’autres personnes, originalement en grec, je suppose parce que cette langue était, dans l’empire romain, la langue de l’intelligentsia.
D’après des commentaires sur un film récent de Mel Gibson sur la vie de Jésus Christ (qui d’ailleurs je n’ai pas vu parce que j’ai appris qu’il y en avait beaucoup de scènes violentes où le sang coulait abondamment) j’ai appris que Jésus parlait en Aramaïque. Puisque cette langue était d’usage très localisé elle ne semblait pas une bonne candidate pour une nouvelle religion qui se prétendait universelle. Donc, le choix du grec, bien que je pense qu’il aurait été mieux d’avoir choisit le latin, pour attendre un plus grand nombre de gens.
De toute façon, au fur et à mesure que l’église croissait on a codifié plusieurs prières, dans la langue commune qui, au moins dans la partie occidentale de l’empire romain, était le latin.
Les textes religieux sont naturellement considérés d’importance majeure par les croyants et chaque forme considérée comme valable devient très difficile à modifier. Mais, hélas, les langues se transforment au fil du temps et ces transformations du sens des mots créent un dilemme aux gardiens des textes sacrés: où bien il maintiennent le texte original inchangé, mais alors le vrai sens du texte est seulement accessible a une petite minorité qui a fait des études sur le sens des mots quand le texte a été écrit où bien ils essayent de traduire le texte original dans la langue d’aujourd’hui et ils courent le risque de trahir le sens original.
Ce problème est aggravé par l’évolution lente du sens des mots quand comparé avec la durée de vie de chaque personne mais qui est significative quand on remarque l’age des textes sacrés. Par exemple, quand Mahomet a écrit le Coran, la langue portugaise n’existait pas, ni même le concept de Portugal. Il a fallu attendre six centaines d’années pour le commencement de l’évolution linguistique qui a aboutit au portugais contemporain.
Il me semble que l’islam et le christianisme ont adopté des voies diverses sur ce dilemme, l’islam préférant de maintenir le Coran inchangé le long des temps et le christianisme essayant d’éditer de temps en temps des nouvelles versions de la Bible et notamment du Nouveau Testament (la partie de la Bible postérieure au Christ).
De toute façon il est difficile d’avoir une « task force » permanente pour réviser les textes sacrés, mais après chaque, disons, centaine d’années il faut revisiter le texte pour vérifier s’il faut faire des changements et alors l’équipe n’aura pas beaucoup d’expérience pour accomplir sa mission puisque une centaine d’années est passée depuis la dernière fois que quelqu’un a fait quelque chose pareille.
Toutefois je pense qu’au Vatican il y aura des organisations avec ce genre de mission et je n’avais pas jamais songé à son existence.
Pour les prières, et sous un point de vue pratique, dans mon éducation chrétienne on ne m’a jamais enseigné des prières en latin. Pendant la messe il y avait une première partie où on faisait des lectures du Nouveau Testament en portugais et le prêtre faisait un sermon, en donnant des conseils aux croyants, je pense que de façon similaire à ce qui se passe pendant la prière de vendredi dans les mosquées. Après cette première partie en portugais on entrait dans la deuxième partie où le prêtre disait des prières en latin. Les participants avaient une participation assez modérée puisque ils devraient dire par exemple « Et cum spiritu tuo » quand ils entendaient « Dominus vobiscum ». Hors la messe, il y avait d’autres prières mais qui étaient mémorisés en portugais.
Dans le concile du Vatican II, en 1962, l’église catholique romaine a décidé que la messe serait entièrement célébrée dans la langue de chaque communauté et la langue latine a donc cessée d’être utilisée dans les messes.
Bonne partie de ce que j’ai écrit a été suscitée par votre observation que pour un chrétien il fallait aussi apprendre à dire des prières en latin ce que, comme vous voyez, par ce que je viens d’écrire, n’est plus le cas.
En revenant à la décision de la Turquie d’adopter l’alphabet latin pour la langue turque, en détriment de l’écriture arabe, ça a objectivement éloigné les musulmans turques de l’accès au Coran. Il pourra aussi se passer que, en vue de cet éloignement, on se sent plus pressé dans le monde musulman à faire des traductions de très bonne qualité du Coran, en le rendant plus accessible a un plus grand nombre de croyants…
J’ai visité le site http://www.ibs.org/niv/mct/1.php de l’ »International Bible Society » où il y a des considérations très intéressantes sur l’importance du « style » dans la traduction d’un texte et aussi le site du vatican http://www.vatican.va/archive/bible/index.htm avec la « New American Bible » avec des versions en anglais, italien et encore en latin! Vous voyez que même pour le Vatican il est difficile de valider les versions en plusieurs langues, puisque le site n’en a que trois!
De toute façon je n’avais jamais pensé aux difficultés de la tâche de maintenir l’accès à des textes sacrés pendant des périodes de temps aussi longs et j’ai trouvé le sujet assez intéressant.
Salutations Cordiales
José Amarante
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